J'ignorais comment débuter ce blog. A vrai dire, je n'ai jamais été très habile concernant le démarrage de quelque chose. C'est vrai, autant je suis un assez bon coup, autant la drague est un domaine qui m'est totalement étranger, et ne nous mentons pas l'un l'autre, je suis ici pour vous séduire. Oui, n'allez pas dire le contraire, si je prends la peine d'entreprendre la rédaction et la tenue d'un blog c'est dans l'espoir que vous me lisiez et que vous appréciiez mon travail, sinon autant que ça reste dans mon crâne.

Enfin, quoiqu'il en soit j'ai choisi de faire simple et de débuter avec quelques banalités. J'opterais pour le "salut" plutôt que pour un "bonjour" ou un "bonsoir" qui sont obsolètes selon le moment de la journée où ils sont lus. De plus, "salut" semble moins formel et à tendance à placer en confiance l'interlocuteur, comme si ce simple mot suffisait à lui seul à enclencher une étroite intimité entre deux inconnus. Après avoir méticuleusement choisi ma formule de salutations, vient la politesse forcée qui a fait son apparition très récemment dans la langue française.
Je parle bien entendu de ce fameux "ça va". Qu'est-ce que diable on en a à foutre ? Enfin, je m'explique : dans un premier temps ces deux mots sont lâchés sans même qu'une réponse soit attendue, ce qui bien entendu explique que bien souvent une réponse n'est même pas donnée en retour. Dans un second temps, quelque soit ce que l'interrogé répondra, on ne s'attend pas à une réponse négative, mais plutôt au banal "ouais et toi" auquel on répondra à notre tour sans intérêt aucun. Cet usage est apparu dernièrement, en tout cas son utilisation massive, elle, est récente. Provoquée par l'influence galopante de l'internet ? Possible. Mais encore une fois l'être humain se doit de chercher un coupable pour tout ce dont il est désigné coupable, aussi cela nous écorcherait bien trop le cul d'admettre que notre égoïsme n'attendait que ça que d'être révélé au grand jour sous une forme de politesse rigoureusement mal amenée.

Attention, je ne dis pas là que vous êtes tous aussi imbus de vous-même les uns que les autres. Je ne me permettrais pas de mettre dans le même panier cet homme au costume cintré qui rajuste sa cravate en laissant derrière lui une femme en pleurs dont il n'oubliera pas le nom simplement car il ne l'a jamais su et cet autre individu qui reçoit son chèque mensuel au prix d'un dur labeur et qui préfère alors en faire bénéficier ses gosses en les emmenant à DysneyLand. Non, ce serait trop simple de tout résumer ainsi... L'Homme, cette machine pensante et révolutionnaire qui pourtant préfère à tout prix éviter d'avoir à réfléchir et que le moindre changement dans son confortable quotidien perturbe au plus haut point... Oui, c'est de cet Homme là dont je vais parler, sous toutes les coutures et quelque soit sa couleur.

Bienvenue dans ma tête.

Salut, ça va ?

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